Le ciel était chargé de nuages lorsque les nageurs et leur équipe de soutien se sont rassemblés sur le quai de St Gingolph, en France, prêts à commencer la traversée à 7h du matin. Les accompagnait du début à la fin un petit bateau de sécurité conduit par un représentant de la commune d’Aubonne. À bord pour veiller, encourager et s’assurer que les nageurs fassent des pauses statiques pour se ravitailler se trouvaient un parent et un enseignant de sport de LCIS.
Nager 12,4 km est une entreprise impressionnante en soi. Le faire à travers un lac de 581,30 km², avec ses microclimats, sous un ciel sombre et par météo incertaine, l’était encore plus. Avec leurs bouées de sécurité colorées signalant leur présence dans le paysage gris-vert, les nageurs ont pris la direction de la rive opposée, invisible à l’œil nu.
Après une heure et demie de nage régulière, ils ont franchi la frontière suisse. Durant la demi-heure suivante, les nuages se sont épaissis, et le lac est passé d’une surface presque calme à des eaux agitées, puis à des vagues blanches sous la pluie. Bien plus fatigant que de nager en eau calme, mais les nageurs n’ont jamais flanché. Ils ont gardé le rythme, sont restés ensemble et ont continué à progresser régulièrement.
L’équipe d’accompagnement s’est assurée que les nageurs fassent des pauses régulières pour boire et se ravitailler. Une partie vitale de toute épreuve d’endurance.
Au cours de la troisième heure, les conditions ont commencé à s’améliorer. Enfin, le soleil a percé à travers quelques rares éclaircies. Avec encore quatre kilomètres à parcourir, la fatigue se faisait sentir, mais la détermination restait intacte.
Les cinq cents derniers mètres jusqu’à la rive de Cully, où un groupe de supporters les attendait pour les féliciter, ont été un immense défi. Voir l’arrivée approcher, épuisés et pressés d’en finir, rend cet ultime effort d’autant plus difficile.
« À une centaine de mètres de l’arrivée… leurs corps sont complètement détruits. Ils peuvent à peine lever les bras… » a commenté un accompagnant.
« Ils ont couvert les douze kilomètres dans trois types de conditions différentes. Il faisait froid le matin, puis il y a eu du vent et de la pluie, et maintenant c’est assez calme et ensoleillé. Ils ont donc traversé toutes les conditions. »
Après trois heures et cinquante-six minutes de nage, couvrant 12,4 kilomètres, les nageurs ont posé les pieds sur le sol suisse à Cully. Épuisés, mais extrêmement satisfaits.
Mais ce n’était pas la fin de l’aventure. Le mercredi soir suivant, ils sont arrivés au siège du Sauvetage de Rolle pour rencontrer l’équipe et visiter les installations. Au lieu d’une simple rencontre, les nageurs ont eu droit à une sortie en bateau de deux heures sur le lac, chacun prenant un tour à la barre. De retour à Rolle, une généreuse collation les attendait en remerciement. L’équipe du Sauvetage a exprimé, avec une grande chaleur, sa profonde gratitude, expliquant que c’était la première fois qu’un groupe de jeunes choisissait de récolter des fonds pour leur organisation. Ils ont été touchés et émus par ce geste.
Les dons pour la traversée, au profit du Sauvetage de Rolle, resteront ouverts jusqu’au 19 septembre.